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LILONGWE/WASHINGTON – Le 12 février, la Haute Cour du Malawi a confirmé qu'elle invalidait l'élection présidentielle de mai 2019 et décrété qu'une nouvelle élection devrait se tenir dans les 150 jours suivants. Après le Kenya en 2017, le Malawi est ainsi devenu le deuxième pays africain où le pouvoir judiciaire invalide une élection présidentielle. Cette décision est un signe prometteur quant à l'indépendance de la Justice dans l'un des pays les plus pauvres du monde. Pourtant l'expérience du Kenya montre que l'invalidation d'un scrutin ne restore pas nécessairement la confiance dans une démocratie fragile.

En mai 2019, Peter Mutharika avait remporté l'élection présidentielle à un tour avec une majorité relative de 38,6% des voix. Ce résultat a suscité de nombreuses protestations,  l'opposition a pointé des irrégularités massives (notamment la falsification de bulletins de vote au moyen de liquide correcteur blanc) et déposé un recours devant la Justice.

Au bout de 9 mois, la décision d'annulation du scrutin par la Haute cour a surpris nombre d'observateurs. Depuis 2016, au Nigéria, à Madagascar, dans la République démocratique du Congo et en Zambie, des partis d'opposition ont contesté pour irrégularités des résultats électoraux devant les tribunaux. Et même au Botswana, l'une des démocraties africaines les plus abouties, l'ancien président Ian Khama a soutenu une pétition de l'opposition demandant à la Haute cour l'invalidation du résultat de l'élection de 2019 qui a permis au parti démocratique du Botswana de conserver le pouvoir. Néanmoins dans toutes ces affaires, les tribunaux ont validé les résultats des scrutins contestés.

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