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Dans la gestion des crises, l’avantage est aux démocraties

TEL-AVIV – La crise du Covid-19 ouvre un nouveau front dans l’affrontement idéologique de plus en plus marqué devenu, depuis quelques années, une donnée géopolitique centrale. En représentante de l’autoritarisme, on trouve la Chine, qui vante le succès de sa stratégie de confinement dans la lutte contre la propagation du coronavirus. Les représentants de la démocratie constituent une large palette de pays, dont certains ont beaucoup mieux réagi que d’autres. Quel système est-il donc le mieux adapté à gérer les crises ?

L’idée que les régimes autoritaires ont en la matière un avantage pourrait être attrayante. Tandis que dans les démocraties, comme aux État-Unis, les gens peuvent mal interpréter leur liberté et résister aux mesures de protection comme le port du masque, les régimes autoritaires peuvent facilement imposer et faire respecter les règles qui servent le bien public. En outre, avancent certains, la Chine bénéficie de la tradition confucéenne, qui valorise la conformité et révère l’autorité, alors que dans les démocraties occidentales on met en avant l’autonomie individuelle qui ne fait que consentir à l’autorité. 

Le gouvernement chinois s’emploie à faire circuler ces récits, notamment en ridiculisant la lenteur de la réaction américaine. Et il est vrai qu’un confinement aussi rapide et strict que celui qui a endigué l’épidémie de Covid-19 à Wuhan – premier épicentre de la pandémie – aurait été impensable aux États-Unis. Pourtant, lorsqu’il s’agit d’évaluer les capacités des deux systèmes politiques à répondre aux exigences de la crise, cette comparaison passe à côté de l’essentiel.

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