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To Impeach or Not to Impeach

WASHINGTON, DC – Le Congrès américain étant de retour après une pause de dix jours, la question de l’ouverture officielle d’une procédure d’impeachment par la Chambre des représentants (contrôlée par les Démocrates) à l’encontre du président Donald Trump – pour des méfaits commis pendant son mandat, voire antérieurement – divise le parti. En théorie, une destitution décidée par la Chambre doit être suivi d’un procès au Sénat. Or, il est très peu probable qu’un Sénat aux mains des Républicains condamne le porte-étendard de son parti, sauf nouvelles révélations autour des actions du président – ce qui ne peut être exclu.

Malgré toute l’attention que concentre la presse sur le nombre croissant de Démocrates de la Chambre qui se disent favorables à l’ouverture d’une procédure d’impeachment sans tarder, ces responsables (désormais plus de 50) ne représentent qu’environ un cinquième des membres démocrates de la Chambre. Quant aux représentants républicains, ils se montrent si loyaux envers Trump – ou si réticents à connaître une lutte interne pour les primaires de 2020 – que seul le très libertaire Justin Amash, élu du Michigan, se prononce en faveur d’une destitution, même si d’autres Républicains seraient en privé ravis de voir Trump s’en aller.

La speaker de la Chambre, Nancy Pelosi, se dit pour l’heure opposée à l’impeachment, mais laisse cette question en partie ouverte, en affirmant par exemple « Nous n’en sommes pas encore là ». Destituer Trump, considère-t-elle, serait un mauvais choix politique pour son parti, dans la mesure où l’impeachment renforcerait le soutien républicain autour de Trump, et diviserait encore davantage le pays. L’ouverture d’une procédure de destitution aujourd’hui, craint-elle, mettrait à mal ses principaux objectifs : ne pas mettre en péril un contrôle démocrate durement gagné à la Chambre, et maximiser les chances du parti à l’élection présidentielle de l’an prochain.

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