fischer201_SAMEER AL-DOUMYAFP via Getty Images_ukrainewarprotest Sameer Al-Doumy/AFP via Getty Images

L'Europe s'est transformée

BERLIN – Le mois prochain, l'assaut violent de la Russie contre l'Ukraine, pays limitrophe, entrera dans sa première année. Le projet d'une « opération militaire spéciale » rapide (ou « Blitzkrieg ») fomenté par le président russe Vladimir Poutine a échoué, en raison de la résistance indéfectible de l'Ukraine, du soutien uni de l'Occident à sa défense et de la propre incompétence de la Russie.

Au lieu d'une victoire militaire rapide aboutissant à un changement de régime, « l'opération spéciale » de Poutine a au contraire dégénéré en guerre de position. Même après un an, personne ne peut prédire avec certitude du moment ni des modalités de l'issue de cette guerre. Il est fort probable qu'elle se poursuivra pendant un bon moment, causant ainsi de nombreuses victimes supplémentaires. Pourtant, il est difficile d'imaginer un scénario dans lequel la Russie pourrait encore atteindre son objectif principal, à savoir éliminer l'Ukraine en tant qu'État souverain et indépendant.

Tant que l'OTAN et ses États membres continueront à apporter leur soutien militaire et économique à l'Ukraine et tant que le peuple ukrainien restera résolu, la Russie n'atteindra pas ses objectifs de guerre. Cette prise de conscience semble lentement faire son chemin au Kremlin, qui a intensifié ses attaques contre les infrastructures ukrainiennes et mobilisé des centaines de milliers de conscrits. Les dirigeants militaires russes parient à présent sur une stratégie de démoralisation et d'épuisement à long terme, fondée sur une supériorité numérique pure sur l'armée ukrainienne.

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