roubini142_william perugini_closed shops William Perugini/Getty Images

Retour sur les cygnes blancs de 2020

NEW YORK – En février, j’avertissais sur le risque de voir un certain nombre de crises prévisibles – dites « cygnes blancs » – provoquer un important bouleversement mondial cette année :

« […] États-Unis et Iran connaissent des tensions militaires vouées à une escalade prochaine ; la Chine est en proie à une épidémie virale susceptible de se changer en pandémie mondiale ; la cyberguerre se poursuit ; les détenteurs majeurs de bons du Trésor américain adoptent des stratégies de diversification ; les primaires démocrates exposent plusieurs failles dans l’opposition à Trump, et sèment d’ores et déjà le doute sur les processus de décompte des votes ; les rivalités s’accentuent entre les États-Unis et quatre puissances révisionnistes ; pendant que les coûts réels du changement climatique et d’autres tendances environnementales ne cessent d’augmenter. »

Depuis le mois de février, l’épidémie de COVID-19 en Chine a effectivement explosé jusqu’à se changer en pandémie, donnant raison à ceux qui s’inquiétaient hier de voir le coronavirus entraîner de graves conséquences pour l’économie mondiale. Grâce à des politiques de relance massives, la Grande Récession de 2020 ne s’est pas changée en Grande Dépression. Pour autant, l’économie mondiale demeure fragile, et même si une reprise en forme de V devait arriver après une situation de dépression extrême de la production et de la demande, cette reprise pourrait ne durer qu’un trimestre ou deux, compte tenu du faible niveau d’activité économique.

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