slaughter79_ Drew AngererGetty Images_joe biden Drew Angerer/Getty Images

Bâtir une politique étrangère américaine de « la diplomatie d’abord »

WASHINGTON, DC – Le président américain élu Joe Biden a clairement fait savoir que la diplomatie s’inscrirait au cœur de la politique étrangère de son administration. Biden s’est engagé à rejoindre l’accord climatique de Paris dès le premier jour de sa prise de pouvoir, à renouer avec les alliés de l’OTAN, à revenir à l’accord de 2015 conclu par les États-Unis sur la question nucléaire iranienne, ainsi qu’à convoquer un « Sommet pour la démocratie », destiné à « redynamiser l’esprit et le destin commun des nations du monde libre ». Comme l’a écrit Biden dans Foreign Affairs au mois de mars, « la diplomatie doit constituer le premier instrument de la puissance américaine ».

La reconstruction des traités et alliances de l’Amérique fera du bien après quatre années d’une approche purement transactionnelle du monde sous la présidence Donald Trump. La politique étrangère de « l’Amérique d’abord » appliquée par Trump a mis à mal les relations du pays avec ses alliés, et entravé sa capacité à affronter un certain nombre de défis de plus en plus complexes, tels que la pandémie, le changement climatique, la prolifération nucléaire, le recul de la démocratie, ou encore les pratiques commerciales inéquitables.

Face à ces problématiques, l’élaboration d’une politique étrangère avant tout axée sur la diplomatie dépendra d’autre chose que des choix politiques de la nouvelle administration au cours de sa première année, aussi importants soient-ils. Elle exigera une profonde refonte des institutions américaines, afin de faire de la diplomatie le cœur permanent de la politique étrangère et de sécurité nationale.

https://prosyn.org/1EoB311fr