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Anatomie des élections kényanes

JOHANNESBOURG – Il fut un temps où les élections kényanes ne suscitaient dans la communauté internationale qu’un intérêt modéré. Après que le pays obtint l’indépendance, en 1963, la Kenya African National Union (KANU), recourant à des pratiques discutables et à une certaine violence, ne rencontrant qu’une opposition divisée, écrasa des décennies durant le jeu politique. Mais depuis la défaite de la KANU en 2002 et les terribles affrontements ethniques qui suivirent les élections de 2007 et auraient fait jusqu’à 1 500 morts, les scrutins présidentiels kényans retiennent l’attention du reste du monde. Les événements politiques de la première économie d’Afrique de l’Est sont désormais scrutés de beaucoup plus près, et la consultation de 9 août ne fera pas exception à la règle.

Cette fois, le président sortant, Uhuru Kenyatta, ne peut se représenter, en raison des limites constitutionnelles à son mandat. Acceptant la situation, il a déclaré son soutien à son rival de jadis, Raila Odinga, qui fut Premier ministre dans le gouvernement issu des négociations qui permirent de sortir de la crise en 2008. Odinga, leader du parti ODM (Orange Democratic Movement) et de la coalition Azimio La Umoja (« En quête d’unité ») a pour colistière Martha Karua, qui sera, si le « ticket » est élu, la première femme accédant à la vice-présidence du pays.

Ils affrontent l’actuel vice-président, William Ruto, qui dirige l’UDA (United Democratic Alliance. Ruto et Kenyatta ont tous deux été mis en cause, puis disculpés, pour avoir attisé les violences en 2007-2008. Ils se sont depuis brouillés (d’où le soutien de Kenyatta à Odinga). Deux autres prétendants, David Mwaure et George Wajackoyah, sont presque certains d’être battus.

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