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Ce que Mars a à nous apprendre

NEW YORK – Le rover Persévérance, qui a atterri sur Mars ce mois-ci, marque une nouvelle étape dans la réponse à certaines questions fondamentales sur notre système solaire, notamment sur les autres endroits où nous pourrions découvrir de l'ADN. Le rover va sillonner la surface de Mars à la recherche de signes de vie, fabriquer son propre oxygène, lancer un hélicoptère et recueillir des échantillons du sol et de roches pour une mission de suivi en 2028. Si tout se passe comme prévu, la NASA, avec l'aide de l'Agence spatiale européenne (ESA), va renvoyer des échantillons de sol au printemps 2032 – le premier lot de matière martienne à visiter la Terre.

Nous ne serions pas entièrement surpris par la découverte éventuelle d'ADN sur Mars. Certes le rover Perseverance a été construit dans la salle blanche de la Spacecraft Assembly Facility (SAF) – l'installation d'assemblage des engins spatiaux –  du Jet propulsion Laboratory (JPL) de la NASA. Mais même un environnement de ce genre ne peut pas être rendu à 100 % exempt de toute trace d'ADN microbien ou humain.  Nous sommes au fait de « passagers clandestins microbiens » depuis les premières missions interplanétaires des années 1960, lorsque des scientifiques comme Carl Sagan ont mis en évidence ce problème. C'est un risque persistant et inévitable de la science spatiale. Parce que les scientifiques doivent construire l'engin spatial couche par couche, en dispersant des particules de peau et des gouttelettes de salive au fil des années de construction, il est quasiment certain qu'un peu d'ADN californien vient d'atterrir sur Mars.

Ainsi, lorsque les échantillons arriveront sur Terre en 2032, ils devront passer par un « filtre génétique à l'échelle planétaire » pour écarter tout ADN qui aurait pu être présent dans le SAF durant la construction du rover entre 2015 et 2020, ainsi que tout autre fragment d'ADN observé sur Terre jusqu'au lancement de l'engin spatial en juillet 2020. Il s'agit d'un projet en cours entre notre laboratoire de Weill Cornell Medicine et JPL. En séquençant l'ADN présent dans, autour et sur le SAF durant la construction de robots, nous allons élaborer une carte génétique pour éviter ou minimiser toute contamination en aval ou en amont (que nous envoyions du matériel génétique ailleurs, ou que matériel génétique provenant d'ailleurs atterrisse ici).

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