Hans-Werner Sinn, Professor Emeritus of Economics at the University of Munich, is a former president of the Ifo Institute for Economic Research and serves on the German economy ministry’s Advisory Council. He is the author, most recently, of The Euro Trap: On Bursting Bubbles, Budgets, and Beliefs (Oxford University Press, 2014).
MUNICH – La guerre en Ukraine a entraîné une flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires. Avant l'invasion de la Russie, l'Ukraine représentait 10 % des exportations mondiales de blé, 13 % des exportations d'orge, plus de 50 % de celles d'huile de tournesol, 5 % de l'huile de colza et 15 % du maïs. Mais ces livraisons ont été perturbées à grande échelle, parce que la Russie bloque les ports ukrainiens et bombarde ses installations de stockage de céréales. En avril, l'indice mondial des prix des denrées alimentaires de la FAO était déjà 30 % plus élevé d'une année sur l'autre et 62 % plus élevé en moyenne qu'en 2020. En outre, les menaces qui pèsent sur la récolte de cette année signifient que des hausses de prix supplémentaires sont imminentes.
La hausse des prix des denrées alimentaires affecte les consommateurs du monde entier. Mais les pays pauvres sont tout particulièrement touchés par cette crise. Parce qu'ils doivent déjà dépenser la majeure partie de leurs revenus en denrées alimentaires, ils ne peuvent tout simplement pas rivaliser avec d'autres pays lorsque les prix augmentent. Une pauvreté accrue, la faim et la famine et des manifestations généralisées vont par conséquent devenir inévitables.
La « crise de la tortilla » de 2007 nous donne un aperçu de ce qui nous attend. En raison des subventions publiques destinées à encourager la production de bioéthanol aux États-Unis et dans d'autres pays, l'offre de maïs disponible pour l'alimentation des animaux a progressivement diminué. En conséquence, les prix du maïs ont doublé entre les hivers de 2005-06 et 2006-07 et les tortillas sont devenues 35 % plus chères. En janvier 2007, des manifestations contre la faim ont éclaté à Mexico, parce que les gens n'avaient plus les moyens d'acheter des tortillas.
To continue reading, register now.
Subscribe now for unlimited access to everything PS has to offer.
Subscribe
As a registered user, you can enjoy more PS content every month – for free.
Register
Already have an account? Log in