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Mettre fin à la nouvelle Guerre froide

LONDRES – Alors que le monde se dirige vers une nouvelle Guerre froide, les démocraties et les Etats autoritaires doivent se mettre d'accord sur ce qu'ils attendent les uns des autres pour parvenir à une coopération constructive. Les démocraties ne peuvent se contenter de clamer que le temps est de leur coté et qu'il leur suffit de se raccrocher à leurs principes en attendant l'écroulement des régimes autoritaires. Pourtant il est plus facile d'imaginer la fin de la vie sur Terre que la disparition des régimes autoritaires.

L'Ukraine est le point chaud du moment (cela aurait pu être Taïwan). Cette "guerre non déclarée" à ses frontières couve depuis 2014, lorsque les manifestations proeuropéennes de 2013 et 2014 ont conduit à l'éviction du président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch, puis à l'annexion de la Crimée par la Russie et à l'occupation de la région orientale du Donbass. L'Occident accusait alors la Russie de s'emparer illégalement du territoire d'un Etat souverain, tandis que la Russie prétendait qu'elle récupérait une partie de la mère patrie.

Ces discours opposés traduisent des différences historiques. Les responsables politiques russes et de nombreux citoyens russes n'ont jamais admis en leur for intérieur que leur pays a perdu la Guerre froide, car ils auraient alors été contraints de reconnaître qu'entre 1989 et 1991, l'équilibre mondial a basculé en faveur des USA et de leurs alliés européens.

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