delong206_John BlandingThe Boston Globe via Getty Images_debt John Blanding/The Boston Globe via Getty Images

Dette publique : ne répétons pas les erreurs du passé !

BERKELEY – Depuis une dizaine d'années, les pays du Nord sont balayés par un vent de folie alimenté par une crainte excessive de l'endettement et du déficit publics. Mais deux récents articles laissent à penser que cela pourrait changer.

Début février, j'ai lu dans le Sunday Times de Londres une analyse sur le Brexit d'un éminent chroniqueur économique, Ken Rogoff, surtout connu pour avoir déclaré au début de cette décennie que L'Etat ne doit pas laisser le ratio dette/PIB dépasser 90%. Néanmoins dans cet article, il se dit surpris de voir le Royaume-Uni se préoccuper si fortement de réduire ce ratio (actuellement de 84%), alors que la croissance est faible, les inégalités record et les taux d'intérêt à la baisse.

Son article avait été précédé fin janvier par un article du journaliste Brendan Greeley dans le Financial Times. Il y rapporte qu'il a reçu un e-mail paniqué de la Commission pour un budget fédéral responsable (CRFB, Committee for a Responsible Federal Budget) - un cercle de réflexion américain qui a décerné un prix de responsabilité budgétaire à Paul Ryan lorsque ce dernier était président de la Commission budgétaire de la Chambre des représentants américaine. Dans son message, la CRFB alertait contre une mauvaise interprétation d'un discours tenu par mon ancien professeur Olivier Blanchard devant l'Association économique américaine. Il y disait notamment que si besoin est, un Etat ne doit pas hésiter à recourir à l'endettement.

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