stiglitz298_ Rodrigo PaivaGetty Images_vaccines brazil Rodrigo PaivaGetty Images

La solution inventive du Brésil face aux pénuries de vaccins

NEW YORK – L’Organisation mondiale du commerce était censée se réunir cette semaine pour étudier une proposition envisagée depuis un an : la levée temporaire des droits de propriété intellectuelle pharmaceutique durant la pandémie, susceptible de permettre aux pays pauvres de fabriquer un grand nombre des mêmes tests, traitements et vaccins que ceux dont les pays riches bénéficient face à la pandémie. Dans un cruel rappel de l’urgence du problème, la réunion de l’OMC a cependant été reportée, en raison de l’apparition du variant Omicron, détecté par les scientifiques en Afrique du Sud (et dont l’origine précise demeure indéterminée).

La vaccination du monde entier est considérée à la quasi-unanimité comme le seul moyen de mettre un terme à la pandémie. Plus le taux de vaccination sera élevé, moins le virus risquera d’acquérir des mutations dangereuses. Avant de devenir rapidement le variant dominant à travers le monde, le Delta a été pour la première fois détecté en Inde, où moins de 3 % de la population était vaccinée. C’est aujourd’hui l’Afrique qui enregistre le plus faible taux de vaccination au monde, seulement 7 % des Africains étant pleinement vaccinés.

La raison est simple pour laquelle les pays pauvres ne disposent pas de suffisamment de vaccins : les doses manquent. Les dons n’ont pas résolu le problème, dans la mesure où aucun pays ne détient de surplus de vaccins à hauteur des milliards de doses nécessaires. Les démarches humanitaires ne suffisent pas non plus. Le mécanisme COVID-19 Vaccine Global Access (COVAX), consortium international qui s’est engagé à fournir deux milliards de doses de vaccins aux pays pauvres d’ici la fin de l’année 2021, n’a expédié qu’environ 25 % de cette quantité.

https://prosyn.org/SQKFMsVfr