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La réponse non conventionnelle de l’Éthiopie au Covid-19

ADDIS-ABÉBA – À la surprise de beaucoup, les gouvernements africains ont répondu rapidement et avec détermination à la crise du Covid-19. L’approche non conventionnelle de l’Éthiopie relève ainsi non seulement des ressources humaines et financières limitées du pays, mais du faible niveau d’aide internationale disponible.

Dès le début, le gouvernement du Premier ministre Abyi Ahmed a compris que le succès de l’Éthiopie dans son combat contre le Covid-19 ne dépendrait pas du nombre de respirateurs artificiels dont elle pourrait disposer, mais des mesures de santé publique qu’elle pourrait prendre pour contenir la diffusion du virus. Les pouvoirs publics ont aussi pris en compte les dégâts que la pandémie était susceptible d’occasionner à l’une des économies d’Afrique dont le développement est le plus rapide, puisque sa production enregistre une croissance moyenne annuelle de 10,5 % sur la période 2004-2018, mais qui demeure vulnérable. Il était essentiel de sauvegarder ces gains, d’éviter les destructions d’emplois et de garantir la survie des entreprises.

Ainsi, plutôt que de mettre en place un confinement national comme l’on fait la plupart des autres gouvernements, y compris en Afrique, l’Éthiopie a pris, dès janvier, bien avant que ne réagissent, le plus souvent, les pays développés, d’autres mesures essentielles. Puis le gouvernement a fait monter sa réponse en puissance à la mi-mars, lorsque le premier cas de Covid-19 a été déclaré dans le pays, et a proclamé l’état d’urgence le 8 avril, encourageant durant la crise la poursuite de la production et des autres activités économiques, réduisant ainsi considérablement la pression sur les groupes sociaux vulnérables et sur le secteur informel.

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