verhofstadt43_Mario HommesDeFodi Images via Getty Images_euro Mario Hommes/DeFodi Images via Getty Images

Vers un fonds de reconstruction européen

BRUXELLES – La semaine dernière, l’Eurogroupe, ayant accepté que personne ne pouvait être tenu pour responsable de la crise du Covid-19, a convenu d’un accord pour en atténuer les retombées économiques. Au terme de cet accord, 25 milliards d’euros (27,2 milliards de dollars), sont alloués, en garantie, à la Banque européenne d’investissement (BEI), 250 milliards d’euros (272 milliards de dollars) au Mécanisme européen de stabilité (MES) et 100 milliards d’euros (109 milliards de dollars) à la création d’un nouvel instrument grâce auquel la Commission européenne peut aider les États membres à gérer les pertes d’emplois qui se profilent. En tout, le plan mobilise une somme substantielle : aux alentours de 500 milliards d’euros de prêts (compte tenu de l’effet de levier du programme de la BEI).

Politiquement, qu’on se soit entendu sur un accord à l’échelle de la zone euro constitue en soi un succès, si l’on tient compte des divisions qui s’exprimaient encore voici quelques semaines. Économiquement, cela signifie que l’Europe est aujourd’hui soutenue par un ensemble de garanties qui rendent hautement improbable une nouvelle crise de l’euro.

Il résulte de ce nouvel accord qu’un État membre de la zone euro, confronté aux difficultés de financer les énormes dépenses nécessaires au soutien de son économie durant la période de confinement imposée par le Covid-19, disposera d’un certain nombre d’options. Il pourra recourir au nouveau programme d’achats d’urgence face à la pandémie (Pandemic Emergency Purchase Program – PEPP), ou requérir un prêt du MES, dont les conditions sont désormais assouplies. Le nouveau programme du MES – et c’est un point crucial – ouvre à la BCE la possibilité d’augmenter de façon presque illimitée sa puissance de feu en activant le programme OMT (Outright Monetary Transactions).

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